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Le sacre de Todt (en direct de la place Concorde II)

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Message par Cmoi Mar 29 Déc - 20:30

Le  sacre de Todt (en direct de la place Concorde II) Photo

Par Emmanuel Moine (Cazzu)

On s’attendait, ce jour là, à une journée triste et sinistre. Un de ces scrutins, sans l’ombre d’un doute, ou presque. Il est, aux alentours de 10h, lorsque nous arrivons place de la Concorde, au pied de l’hôtel Westin où siège les bureaux de la FIA. La brise fraiche rebuterait sans doutes les moins passionnés, mais qu’importe c’est ici que va se dessiner ou non l’avenir des sports automobiles. Et puis, viens la surprise. 10h15, une berline s’arrête. 3 petites silhouettes masculines, sortent, dominés par la grande actrice malaise Michelle Yeoh. Si Jean Todt, les cheveux désormais grisonnants, est accompagné de son fils Nicolas, la présence de Michael Schumacher n’était pas attendue. Le sextuple champion du monde passe à quelques mètres de nous. Moins d’effervescence et d’attente que lors du conseil mondial exceptionnel, sauce Renault, mais cette journée qui s’annonçait banale prend des allures bien plus sympathiques au passage du champion allemand. Ari Vatanen, lui, arrive en famille, Jérôme Bourret, journaliste à l’Equipe, stigmatisera un peu plus tard, « une communication façon Obama », qui lui a très certainement coûté certains points à l’orée de la comptabilisation finale.
Et celle-ci, justement, n’interviendra pas avant 13h25, lorsque le représentant du Sri Lanka sortira du Hall, tout sourire, annonçant la nouvelle, en même temps que les communiqués furent distribués à chaque détenteur de carte de presse. Et que l’attente fut longue. Le soleil était de la partie, mais la fraiche brise persistante aura eu raison de mon paquet de cigarettes. Et quand le temps se rallonge, on cherche à discuter pour l’accélérer. Nous allons donc à la rencontre des spécialistes et journalistes présents sur place. De nouvelles informations nous parviennent. Todt aurait prêché l’intox quelques jours auparavant dans l’Equipe. Son succès ne serait pas joué d’avance. Le doute plane, surtout sur l’effet de l’intervention de Max Mosley, et de son soutient déclaré au candidat Todt. Ce dernier n’aurait pas apprécié, tout comme Vatanen, qui aurait, lui, quémandé ce soutient, au grand gourou de la fédération. Quand Mosley débarque, détendu, après 16 ans de gouvernance, une sorte de fin de règne, semble nous bercer, en même temps que la brise fraiche. La nostalgie n’est pas de rigueur, mais à la vue du grand britannique, on comprend très rapidement que cette année l’aura très certainement usé. Après tout, cette journée n’aurait pas eu lieue si la FOTA ne s’était pas offert sa tête, lors de la signature des nouveaux accords de Concorde, en Mai dernier. Après la décapitation justifiée de Briatore, il y a quelque semaines, on allait assister, à présent à la mise à l’écart d’un Mosley fatigué et mis à mal par des luttes politiques internes et le décès prématuré de son fils, d’une overdose, dans la nuit Londonienne. Son héritage est assez vaste, quoique disparate. Un effort de sécurisation de la course automobile, l’apport de nouvelles solutions aux voitures particulières, mais malheureusement, encore trop peu d’avancés écologiques, en dépit d’une implication renforcée des constructeurs, en F1 notamment. Mosley a tué les petits artisans au profit des grands magnats multinationaux. Son volte face du mois de Mai lui aura coûté cher. Peut-être a t’il délégué le pouvoir de sa fédération à une FOTA dissidente quand l’intérêt, même minime des constructeurs est remise en cause. Le rapport de gagnant à gagnant entre FIA et FOTA s’est estompé, la seconde dominant la première. La FIA a perdu de sa crédibilité et de sa souveraineté.
Il fallait donc arriver à un consensus. Trouver celui qui mettrait de l’ordre dans la maison, au risque de voir la discipline reine sombrer dans une crise irrémédiable, à la manière de ce que le super tourisme ou les championnats de prototypes ont connus au début des années 90. Et puis la F1 doit rassurer, se racheter une image, apporter des solutions plus saines et moins « bankable ». Le WRC délesté de nombreux partenaires n’en n’est pas en reste. Ce consensus sera finalement Jean Todt. Ex pilote et copilote de rallye, ancien patron de Peugeot sport, de Ferrari F1 puis de l’ensemble du cheval cabré, Todt est L’homme de la FOTA. Ce cantalou de 63 ans compte notamment dans son palmarès de directeur sportif, près de 98 victoires en F1, dont 13 titres mondiaux. Au Dakar, on dénombre 4 victoires, comme au Mans, où Peugeot triompha par deux fois. Cette fois-ci le score n’en est pas moins impressionnant et sans appel, 135 voix à 49. Un dépouillement sans surprise à en croire Jérôme Bourret, « Vu la constitution des listes de chaque candidat, il n’y avait pas photo : jean avait avec lui des gens venant des régions les plus influentes, celles qui amènent beaucoup de voix ». Un scrutin qui en cache un autre. En effet, l’élection des membres participants au conseil mondial était prévue dans la foulée. Les soutiens de Todt, comme Vijay Mallya, patron de Force India, ont tout intérêt à soutenir un candidat presque sacré avant l’heure. 11H30 débute le vote, 12h30, place au dépouillement, 13h24, le nouveau président de la FIA quitte le palace de la fédération pour la table du Fouquet’s où le français à pris ses habitudes depuis de nombreuses années (ndlr : il fait partie comme Nicolas Sarkozy ou Christian Clavier des personnalités à avoir donné leur nom aux plats fétiches du restaurant). Le téléphone collé à l’oreille, Todt semble jubiler. Il répond aux questions des journalistes sous l’œil attentif d’un Michael Schumacher qui voit là, peut-être, une nouvelle trajectoire s’ouvrir à lui. Morceaux choisis. « Je ne souhaite pas gérer en personne la F1 ou le rallye, je nommerai des représentants ». « Il (Ari Vatanen) avait sa liste et n’est donc pas prévu dans la mienne ». « Je souhaite que la France ai un GP ». Todt est contre l’idée de « tout changer » et évoque d’avantage « l’adaptation à de nouvelles aspirations ». Discours en français, anglais puis italiens. Le petit Todt sort grandit d’un scrutin dominé et lui conférant une immense majorité au sein de la fédération. Et ce n’est pas Mosley qui s’en plaindra. « C’est une très bonne chose pour la FIA qu’une majorité se soit dégagée. C’est toujours mieux que quand il y a un score serré… je pars tranquille serein ».
Et dans tout ce cirque, on attendait le très déçu Ari Vatanen, qui s’était battu bec et ongle contre Todt. Cette bataille laissera des traces sur une amitié vieille de plus de vingt ans. Vatanen a peut-être franchit la limite en arguant la suspicion de la légitimité du futur résultat. A sa sortie à 14h précise, le visage du sympathique finlandais était des plus fermés. Vatanen dénonce, un brin vindicatif « Il est difficile de détrôner un ancien régime ». Il assure qu’il ne contestera pas la validité du vote contrairement au recours qu’il avait déposé, la semaine précédente. « Evidemment non, ce n’est pas mon style… ». Les spécialistes critiquait la faiblesse de son programme, n’empêche que le choix du finlandais aurait été plus audacieux, mais plus piégeur. Avec Todt, le sport automobile voit le retour du « boss ». Le doute reste possible quant à sa possible non implication directe auprès des sports où il fut, jadis, un très redoutable concurrent. La semaine dernière, Patrick Head ne voyait pas d’un bon œil le retour de l’anxieux Jean Todt. Certains de ses faits d’armes (ndlr : GP d’Autriche 2002) ont marqué l’histoire qu’on aimerait oublier de la F1. Toutefois sa nomination est logique, reste à savoir si l’action sera bénéfique, chose à laquelle seul le temps saura répondre.
En quittant la place Concorde, en quête d’un café où je pourrais mettre toutes ces idées en forme, j’en viens à exulter, sobrement, en regrettant un discours quelque peu dytirembique en conclusion d’un de mes derniers articles « a quoi jouent les autorités françaises ». J’avais oublié le sacre de Todt. J’en viens à rêver à une F1 où la France reprendrait toutes ses couleurs. Les nouvelles de la veille, sorties par l’Equipe et relayé par miniature-F1, sur la possible arrivée de Franck Montagny chez Renault me paraissent des plus vraisemblables. Quelques minutes plus tard, à l’annonce du retrait de Loeb pour Abu Dabi et de la possible et encore hypothétique vente de l’écurie Renault à un riche émir du golfe persique, j’en viens à penser, en fin de compte que tout ceci n’est que politique et que nos meilleurs présages ne sont que naïveté. A vous de nous faire mentir Monsieur Todt. En attendant je m’en grille une, après tout l’essentiel de cette journée est peut-être d’avoir vu Schumacher en chair et en os, une fois dans sa vie. Le reste ne nous intéresse guère.

Cmoi
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